PSG : après l'échec en Ligue des champions, un mercato à repenser

Luis Campos PSG
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Alors que les recrues n'ont pas eu le rendement escompté, Luis Campos sera attendu mais il va devoir composer avec de nombreuses contraintes.

De ses passages à Lille et Monaco, le conseiller sportif du club de la capitale a gardé l’étiquette d’un dénicheur de talent capable de créer un effectif structuré et de bonnes associations entre les joueurs. Dix mois après son arrivée dans le club de la capitale, ses choix en matière de recrutement lui reviennent à la figure avec une image qui fait mal : une seule de ses recrues était titulaire lors du huitième de finale aller face au Bayern Munich. Et si Carlos Soler était sur le terrain au coup d’envoi c’est bien parce que Kylian Mbappé n’était pas en mesure de démarrer. 

Depuis le début de la saison, les nouveaux arrivants n’ont pas le rendement escompté : Vitinha et Fabian Ruiz sont sur courant alternatif, Carlos Soler n’a réalisé aucun match référence et pourrait déjà aller voir ailleurs l’été prochain. Hugo Ekitike, dont l’attitude a parfois surpris et agacé les cadres du vestiaires, a beau se battre il n’arrive pas à se fondre dans le jeu parisien. Seul Nordi Mukiele a petit à petit trouvé ses marques. 

En public, Luis Campos expliquent que le club a été contraint par le fair-play financier mais s’étonnent en privé de ne pas avoir les mêmes moyens d’action que ses prédécesseurs, Leonardo et Antero Henrique. C’est d’ailleurs ce dernier, remis dans le jeu par Nasser Al-Khelaïfi, en charge des ventes et des cordons de la bourse parisienne l’été dernier, qu’il tient pour responsable du mercato raté du PSG et des arrivées manquées de Milan Skriniar et Bernado Silva, qui avaient tous les deux donnés leur accord pour venir à Paris.

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Un manque offensif et un déficit physique au milieu

Si l’argument est valable, il n’en reste pas moins que Carlos Soler, Fabian Ruiz sont ses choix et qu’eux-mêmes s’interrogent sur le projet qui leur a été vendu, en décalage avec ce qu’il se passe réellement sur le terrain. A savoir, mettre les trois stars offensives dans les meilleures conditions. 

Dans les jours qui ont suivi la fin du mercato estival, Luis Campos et Christophe Galtier ont pointé publiquement l’absence d’un défenseur central supplémentaire que la fenêtre hivernale des transfert n’a pas permis de corriger. Résultat : c’est El Chadaille Bisthiabu, 17 ans, qui a dû pallier les blessures de Kimpembe, Marquinhos et Mukiele à Munich. Mais le diagnostic approfondi laisse entrevoir d’autres manques. On ne peut pas reprocher au duo d’avoir voulu resserrer le groupe pour faire de la place aux jeunes formés au club. Mais n’était-ce pas de trop ? 


Lors du huitième de finale retour face à Munich, le contraste entre la qualité des remplaçants des deux bancs était saisissant. D’un côté Sadio Mané, Joao Cancelo, Serge Gnabry et Leroy Sané. De l’autre, Ismaël Gharbi (18 ans), Timothée Pembélé (20 ans), Warren Zaïre-Emery (17 ans), entre autres. Au final, la structure de cet effectif est bancale. Sur le plan offensif, le banc manque de profondeur et au milieu un profil plus athlétique ne ferait pas de mal non plus.


Il y a évidemment Danilo Pereira, qui dépanne en défense et Renato Sanches. Le recrutement de l’ancien Lillois, très proche Luis Campos qui le connait depuis ses 16 ans, interroge. Sur le papier, le joueur, qui souhaite d’ores et déjà rester la saison prochaine, à tout d’une superbe pioche : recruté à un an de la fin de son contrat, il a de la vélocité, de la technique, du volume et du caractère. Seul bémol qui aurait dû alerter : Sanches a connu neuf blessures lors de ses deux dernières saisons avec le Losc - et quatre rien que depuis son arrivée - et semble incapable de tenir une saison complète.



Un été tout aussi compliqué que la saison passée, voire plus

Ce recrutement critiqué par les supporters et les observateurs ne fait pas non plus l’unanimité au sein du vestiaire. Certains cadres, qui ont vu partir leurs proches lors du mercato estivale, ont le sentiment que les nouveaux n’apportent pas une grande plus-value. Et l’ont fait savoir, notamment à Monaco où l’échange entre Neymar et Campos était chaud. Mais la première pique avait d’abord été envoyé par Kylian Mbappé lors de la conférence de presse de veille de match face à la Juventus Turin. 

Mercredi soir, après l’élimination du PSG, l’attaquant a de nouveau fait le constat en prenant en exemple le Bayern Munich. « Ils ont une grande équipe, un grand effectif qui est bâti pour gagner la Ligue des champions. Je l’ai dit en début de saison lors de la première conférence de presse de C1 qu’on allait faire notre maximum. Notre maximum c’est ça… ». Il y a fort à parier qu’à travers cette prise de parole ce dernier ne visait pas Luis Campos.

Alors que le PSG va signer Milan Skriniar après le 30 juin, l’exercice estival qui attend la direction sportive parisienne sera tout aussi compliqué que la saison passée voire plus. Il va falloir gérer les nombreux retours de prêt (Diallo, Wijnaldum, Paredes, Kurzawa, Icardi, entre autres), vendre des joueurs mais aussi réduire de 30% une masse salariale de 728 millions d’euros avant de recruter. A ces contraintes s’ajoute une autre difficulté. La volonté de franciser l’effectif parisien pourrait se heurter à une réalité : Paris, son projet et sa ville dans laquelle un joueur peut vite se perdre, fait l’objet d’une réflexion approfondie chez les jeunes tricolores et non d’une adhésion immédiate.

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